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Donna Gottschalk, photographe de l’amour lesbien

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Pour la première fois, une exposition au Bal à Paris, «Nous autres», montre le travail sensible et essentiel de l’artiste américaine qui s’est fait la mémoire des vies queers, pauvres et au bord de l’effacement du New York de la fin des années 1960.
«Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York» (1970). (Donna Gottschalk/Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix)
publié le 4 juillet 2025 à 11h01

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Ce sont des filles qu’on ne regarde pas habituellement, qu’on ne voit même pas. Furtives, elles échappent au regard, mouvantes, elles glissent entre les genres. La photographe Donna Gottschalk les a saisies dès la fin des années 1960 dans son quartier d’Alphabet City à New York, îlot de pauvreté et de violence au bout d’East Village. Donna est une des leurs, jeune lesbienne farouchement déterminée à vivre telle qu’elle est.

Sa vie durant, elle va photographier celles et ceux qui l’entourent et qu’elle aime : amies, amantes, colocataires, voisines, frères et sœurs. Une trace exceptionnelle sur la durée d’un univers pris dans une quotidienneté répressive, en bas de l’échelle. Un monde queer avant l’heure, à la marge, travailleuses sur le fil, invisibilisées. L’exposition du Bal, à Paris, «Nous autres», met en lumière ce monde insoupçonné de modernité, de liberté et d’amitié. Dans un style documentaire en noir et blanc, avec les images de